mercredi 28 janvier 2015

Slovenija, lepa in divja.


Un sabot en Slovénie.


La piste pour rejoindre Zapotok semble abandonnée depuis des lustres. L’herbe recouvre les cailloux, des branches sont tombées en travers, aucun panneau bien sûr, quelques ruines…c’est le village fantôme de Velendrol, pourtant indiqué sur la carte tout comme les villages précédents. De nombreuses masures sont désertées, voire effondrées. La nature y a repris ses droits, les arbres poussent à l’intérieur pointant vers le ciel en lieu et place du toit. Après avoir longé la rivière Juana qui démarque la frontière entre l’Italie et la Slovénie, le chemin se met à grimper dur. Nous ressortons les caches-cou du fond des mallettes et malgré le temps frais cette côte nous arrache autant de sueur qu’à nos équidés. Sur les conseils de Mario, nous tentons de rejoindre le refuge de Korada sur le sommet, un point de vue imprenable et de quoi camper comme des rois. La petite famille aux faciès slaves qui habite Zapotok nous indique la direction à suivre pour se rendre sur la cîme dans un italien impeccable. Nous réussissons tout de même à nous égarer dans les bois, chaque piste se perd au milieu d’une végétation plus vivace que le passage humain, la boussole ne nous aide guère. Cela avait pourtant l’air si simple lorsqu’ils nous l’ont expliqué. L’heure tourne et le soleil commence à disparaître d’une lumière orangée derrière la montagne. Le froid de l’ombre battue par le vent est saisissant. Nous apercevons à nouveau le hameau de maisons et décidons de nous y rabattre. La petite famille nous invite à s’installer où bon nous semble. Ils élèvent des moutons, ce n’est pas la place qui manque ici, les voisins ayant l’air d’avoir eux aussi déguerpi. Au loin, on aperçoit les Alpes et leurs toits déjà bien enneigés où s’accrochent des résidus de nuages.


Les toits du monde ?

Ce dimanche 26 Octobre, nous passons à l’heure d’hiver. La nuit tombera plus tôt, vers 18 heures, il nous faudra commencer à chercher un lieu de bivouac dès 17 heures.
Au petit matin, l’herbe blanche craque sous la semelle. Il va faire beau mais le temps que le soleil pointe au-delà du versant nord, l’ombre glaciale ralenti nos mouvements et allonge celui de la sortie du sac de couchage et du petit-déjeuner. Une boisson bien chaude est de rigueur. Le grand-père et son petit-fils nous apportent du thé et des beignets. La plus belle attention du monde à cette heure où coller ses doigts à la tasse fait le plus grand bien. Cela tombe à pic car nous commençons à faire overdose de la polenta au réveil. Froide ou chaude, en purée ou en tranches, sucrée ou avec du miel, elle intervient lorsque le pain nous manque. Le midi, c’est l’amie du repas express avec de la sauce tomate et un filet d’huile d’olive. Le soir, accompagnée d’une bonne ratatouille et de piment, c’est repas de gala. Un ingrédient plus polyvalent que les pâtes ou le riz, mais au petit-déjeuner il ne faut pas en abuser quand même…Alors là, de gros beignets bien gras comme ça, on en mangerait facilement quelques-uns de plus. Prochaine boulangerie, nous ferons razzia !
Nous avons rendez-vous au camping de Kanal avec Boris, l’ami de Mario, qui devrait nous délivrer des informations sur le meilleur itinéraire à suivre pour traverser ce pays. Un doux fumet se dégage de la cafétéria. Le ventre grand ouvert, nous ne pouvons résister au plaisir de la découverte des saveurs Slovènes. Ligni ocvrti (calamars fris), burgers et sauce Ajvar (aux poivrons), palacinke cokoladne (crêpe au chocolat) et strudel (gâteau à la pomme) font danser, tournicoter nos papilles. Deux belles assiettes qui me font frémir rien que d’y repenser. Quand on a faim, on mangerait n’importe quoi, mais en plus lorsque c’est exquis de la sorte, on en tomberait le derrière par terre. Il n’en reste plus une miette. Partie intégrante du voyage, la nourriture est non seulement un lien social autour duquel se retrouvent les gens, mais il ajoute une ambiance, des odeurs, des goûts à un pays. Après la cuisine italienne très fine, celle d’ici plus grasse est tout aussi délicieuse et s’accorde bien avec le froid ambiant. Le demi-litre de bière n’était pas obligatoire, mais nous fêtons tout de même un sabot en Slovénie !
Nous traversons la belle rivière Soca qui découle de la célèbre vallée et parc naturel éponymes nichée au creux des Alpes. La couleur de l’eau affiche une rare pureté ainsi qu’une faible température. Il nous faut alors remonter par toute une série de lacets jusqu’à Kanalski Vrh. La nuit tombe déjà, nous ne nous sommes pas encore faits à ce nouveau rythme. Nous ne pouvons pas camper n’importe où car les villages et leurs vertes prairies sont séparés d’immenses forêts sans herbe. Une fois sur les hauteurs, il souffle un vent à décorner les cocus. Durant la nuit, le Terre vrombit et grogne. Son souffle est tellement puissant qu’elle paraît vivante et en colère. La tente se couche sur nous, un arceau casse à nouveau. Maudite tente, nous avions pourtant opté pour la qualité au détriment du prix et la voici qui nous lâche de tous les côtés, et je ne parle pas des fermetures éclair et des hublots en polyuréthane. Matériel d’expédition mon œil ! Et puis ce n’est pas franchement la bonne saison pour coucher à la belle étoile…
La forêt paraît avoir été piétiné, mâché et recraché par un géant aux alentours de Cepovan. Le nombre de hêtres au sol est impressionnant. Ceux qui sont encore debout ont été décapité. Une forêt transformée en champ de bataille, un vrai carnage. Qu’a-t-il bien pu se passer ici ?
Zoran et Maria.
A l’entrée du petit bourg de Dol, Maria et Zoran nous accueillent sur leur terrain et nous invitent à dîner « una pastacuta » à l’italienne. Ils parlent bien la langue voisine ce qui nous facilite grandement la tâche le temps d’apprendre les rudiments slovènes. C’est grâce à leurs métiers qu’ils ont pu acquérir une bonne connaissance des langues. Lui était chauffeur routier à l’international, et elle femme de ménage de l’autre côté de la frontière. Ils nous racontent l’épisode de février dernier, une des pires tempêtes depuis un siècle. L’orage grondait, de la neige et de la grêle tombaient en quantité accompagnées d’un vent puissant qui les fixait aux arbres. Ces derniers ont croulé sous le poids où ont été déracinés. Maria raconte que la tourmente a duré plusieurs jours pendant lesquels les habitants ont dû rester cloîtrés chez eux, électricité coupée. Plus personne n’osait sortir. « On avait l’impression que c’était la guerre dehors, les arbres craquaient comme des bombes qui éclataient, un bruit angoissant, c’était épouvantable » dit-elle. Tous deux d’une soixantaine d’années, ils ont essuyé la guerre d’indépendance en 1991, bien qu’éclair, ils savent de quoi ils parlent. Petit détail qui nous a sauté aux oreilles, avant de demander ce que font nos parents, ils s’avancent avec prudence pour savoir s’ils sont toujours vivants. Ces années de déchirement de la Yougoslavie ont marqué les esprits.
Réserves de maïs en milieu rural.
Ils nous mettent aussi au parfum de la présence d’ours dans la région. Ici, ils ont leur place depuis la nuit des temps et tout le monde s’en accommode. Parfois mais rarement ils en aperçoivent un non loin des habitations. Les gens ont alors beau crier, gesticuler etc… rien à faire ils ne sont pas peureux, mais pas dangereux non plus. Il peut y avoir danger lorsqu’en se baladant on se retrouve entre la mère et ses petits. D’ordinaire ils font le nécessaire afin d’éviter l’homme, leur seul et unique prédateur.
Lorsque nous harnachons le lendemain, les voisins viennent tous discuter. « Schnaps ? » Propose Janja. Un petit verre de gnôle en guise de collation pour affronter le froid. Ça marche ! Nous gagnons ensuite Gorenja Trebusa par de belles pistes arpentant ces radieuses montagnes. Par endroits, beaucoup d’arbres sont encore à terre, mais malgré tout, la  nature semble bien préservée. Les habitations sont éloignées les unes des autres et sont en harmonie avec le paysage. L’empreinte de l’homme est aussi minime que possible. Nous commençons à nous éloigner de la frontière et dans certains bourgs il devient plus difficile de se faire comprendre, ou plutôt à nous de saisir correctement. Un qui pro quo  énorme nous énerve alors que nous demandons notre chemin en insistant sur le fait que nous préférons passer par de la piste que par cette maudite route où l’on nous renvoie sans cesse. Un quidam parlant italien avait pourtant insisté sur le fait qu’à l’église, une des deux n’était constituée que terre battue pour rejoindre Vojsko. A droite on nous dit « Asfalt, asfalt ! ». Nous faisons donc demi-tour, et plus loin on nous assure « Makadam, makadam ! » Pour nous c’est la même chose, on commence à bouillir en notre for intérieur. Et pourtant… excusez-nous de la méprise, « macadam » signifie en réalité « gravier », soit de la piste stabilisée, rien à voir avec le bitume. En français aussi d’ailleurs : « Assise de chaussée formée de pierres concassées et agglomérées avec un  agrégat sableux. » dit le Larousse. Ah si avant d’apprendre les langues étrangères on commençait par apprendre la nôtre ! Nous nous élevons de ce pas comme essayant de rattraper le soleil qui tente de fuir derrière la crête. Les lueurs du soir sont splendides sur ce panorama sauvage. 
Retour du débardage.
Un homme vient vers nous, suivi de ses trois chevaux bâtés pour le débardage, tous en ligne, placides, le suivant tranquillement avec obéissance. Quel tableau onirique ! Le chemin étant un peu étroit pour ce petit monde qui se frôlerait, et ayant un doute sur leur réaction ou celle des nôtres c’est le branle-bas de combat pour les laisser passer : formation tortue ! non losange ! euh en ligne…et la belle photo sera ratée. Et oui nous deux avec nos quatre chevaux à gérer nous avons l’air plus embêté que lui les mains dans les poches avec les trois siens. Mais mieux vaut prévoir, c’est la leçon de nos déboires passés. Un peu plus loin deux ânes en liberté nous scrutent. Allez vite on trace l’air de rien. Surprise ! C’était sans compter les copains aux longues oreilles cachés derrières les arbres. Les voici qui déboulent. Nous attrapons chacun un bâton, juste au cas où l’un deux aurait l’âme d’un Filou des Causses…J’essaye de les éloigner du bout de la branche, mais rien à faire. Contrairement au cheval, l’âne affronte et est même téméraire. C’est maintenant tout un troupeau de bourricots qui nous emboîte le pas. Le plus audacieux vient dire bonjour et renifle Nakai de drôlement près. Nous guettons la moindre réaction venant de qui que ce soit. Pourvu que tout se passe bien. Mais jusqu’où vont-ils nous suivre ? « Allez les gars c’est ici que nos chemins se séparent, et soyez sympa, ne faites pas de mouvements brusques hein, on est tous copains, tout doux les gars ! Bon allez, du vent là, hop hop hop, allez voir ailleurs si on y est ! » Puis les voilà qui s’arrêtent et nous regardent prendre de la distance, plantés là comme une allée de poireaux. Nous soufflons, drôlement contents et soulagés de l’attitude calme et sereine de nos poneys. Il y a un progrès indéniable. Même Vasco n’a pas bronché. Nous n’en revenons pas, quel challenge ! Un troupeau d’ânes carrément, et en liberté, même pas peur !
Non loin de Vojsko, le propriétaire de ce gentil cheptel et de ces terres libres de toute clôture vient à notre rencontre et nous accorde l’autorisation de camper ici. Il nous recommande toutefois de nous mettre à l’abri du vent qui risque d’être féroce cette nuit. À 1100 mètres de haut, l’air est frais, l’eau de la rivière est pure et nous n’hésitons pas à nous y abreuver. Au loin les tronçonneuses rugissent jusqu’à la tombée de la nuit. Tout le monde débarde, coupe et range son bois en prévision de l’hiver imminent. Ils ont plutôt raison car il devient de plus en plus dur de quitter la confortable chaleur du duvet au petit matin. Les maisons sont très éloignées les unes des autres. La vie doit y être calme et agréable l’été mais sûrement rude l’hiver. La neige doit vite couper ces petites voies de circulation. Au cours des mois les plus froids Vojsko se transforme en station de ski. À notre grand étonnement, des blocs de neige subsistent en ses environs. Ils datent du dernier orage la semaine dernière, et à cette altitude la pluie se transforme vite en cristaux blancs. Nous apprenons que c’est la ville au climat le plus hostile de la région. Bien au frais à l’ombre, ces gros glaçons ne fondent pas. En coupant le pays sous Ljubljana en direction de la frontière Croate nous devrions redescendre sur les plateaux à (seulement) six cents mètres d’altitude, et ainsi retarder l‘échéance d’une éventuelle chute de neige. Boris avait bien imagé le relief de la Slovénie : « C’est comme si tu chiffonnais une feuille de papier et que tu la dépliais. » Un territoire exclusivement constitué de montagnes.

Mira et Ana.
La route qui redescend dans la vallée devient « asfalt », sinueuse, étroite et empruntée par d’imposants camions chargés de bois. Il faut redoubler de vigilance. Finalement le plus dangereux restera un automobiliste qui cogne son rétroviseur contre les caisses de bât et poursuit sa route comme si de rien était.
Idrija, ex-ville minière. Du mercure y a été découvert en 1497 et son exploitation a duré près de cinq cents ans. Ce fut la plus importante du monde avec celle d’Almaden en Espagne. Elle a mis la clé sous la porte il y a une trentaine d’années et est maintenant inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut aujourd’hui visiter son réseau de souterrains et plonger dans l’histoire de ce métal liquide au commerce transcontinental.
Toute la ville a une allure assez proprette. L’architecture ressemble un peu à ce que l’on peu se représenter de l’Autriche. De grandes maisons simples aux belles façades colorées ou blanches percées de fenêtres à petits carreaux. Les toits des églises sont de cuivre verdi. En discutant sur la place centrale, nous arrivons de fil en aiguille chez Ana Sever qui tient une école d’équitation en plus de son métier de professeur d’anglais. Un accueil bienveillant nous permet de faire une journée de repos, et surtout de nous réapprovisionner car il nous était jusque-là impossible de trouver des vivres dans les petits villages de montagne. Nous arrivions au bout de nos réserves. Ana nous conseille par ailleurs de goûter la spécialité locale en ville, le « zlikrofi ». De prime abord ce plat ressemble aux raviolis mais préparé avec de la pomme de terre et des herbes. Il est accompagné de sauce et éventuellement de viande. Bourratif, mais bon, et puis si c’est trop lourd il y a toujours le schnaps en digestif pour faire descendre tout ça.


Plateau de Nova Vas.
Un panneau signale la présence d’ours à l’orée de la forêt et du village de Medvedje Brdo. Nous repérons une clairière, mais décidons de jouer le jeu en tentant notre chance à l’auberge locale et par la même occasion trouver un lieu sécurisant pour les poneys. Au fond, il est préférable d’éviter de les exposer à un grand prédateur alors qu’ils sont à la longue corde sans échappatoire. Bien mal nous en a pris. Nous aurions préféré avoir à faire au plantigrade, aussi affamé qu’il puisse être. Le patron du bistrot nous aiguille sur celui que nous appellerons « Sano », vraisemblablement le pilier de bar du bled. Il nous accompagne à sa ferme. Désirant rendre service à Clio, il lui arrache Nanouk des mains et tient à le conduire jusque chez lui. Bien sûr il ne parle pas un mot étranger. Il a ensuite la mauvaise manie de marcher au milieu de la route, et qui plus est, en titubant. Clio rassemble tout le tact autoritaire dont elle dispose et réussi à récupérer Nanouk qui se faisait promener gentiment avec sa nonchalance habituelle. La prairie est spacieuse pour les gros. Le petit paysan à la morille est déjà en train d’enfourcher du foin insistant pour que nous leur donnions en plus de l’herbe présente. J’essaye de savoir comment il s’appelle en me présentant maintes fois, et lui de me répondre « Sano, Sano ! ». Nous ne serons avertis que plus tard que « sano » désigne le foin en Slovène. En attendant nous l’appelons comme ça, et en y repensant ça lui va bien, Monsieur Foin. Il caresse avec un peu trop d’ardeur et de vigueur les chevaux à notre goût, il a de la chance qu’ils soient si dociles. De drôles d’onomatopées sortent de sa bouche « ho, ho, hey, ho, hin… » à coup de grosses tapes sur les encolures, allant d’un cheval à l’autre. Bizarre. Bof il va bien se lasser. Il fait déjà bien nuit, les étoiles scintillent fort et le mercure est déjà passé sous zéro. Bon Sano, on aimerait bien aller se coucher nous. « Lahko noc. » (1) lui répète-t-on. Et il nous serre et resserre la main « Hvala lepa, lahko noc. » (2) insistons-nous. Rustine ne l’aime pas trop, tourne autour et grogne en sourdine. Kali, comme en de nombreuses circonstances, dors. Il n’est pas facile d’avoir à faire avec un hôte saoul car ses réactions ne sont dès lors plus prévisibles, et il lui est facile de basculer du côté obscur de l’humeur. Il finit par repartir en zigzags. Espérons qu’il arrive à regagner au moins son lit. Nous nous glissons enfin dans notre duvet, la fatigue de la journée nous jette instantanément dans les bras de Morphée.
Monsieur Foin.
Un sommeil profond interrompu quelques heures plus tard par Rustine en furie. Un aboiement rageur qui ne fait aucun doute sur la venue de quelqu’un. Il a de la chance qu’elle soit attachée. Et encore ces horribles onomatopées. Qu’est-ce qu’il nous veut encore ? Pourvu qu’il n’ait pas vrillé dans sa tête. Je sors le buste dans la froideur, inquiet et dégoûté de ne pas avoir la paix. Une gueule rougeaude se pointe au dessus de moi et me tend un truc à l’odeur nauséabonde. « Nie, nie, hvala » (3) dis-je en le lui rendant. Une longue discussion de sourds s’ensuit, le slovène n’est déjà pas évident pour nous, mais le slovène bourré c’est encore autre chose. Je comprends cependant qu’il vaut mieux accepter pour qu’il s’en aille. Il s’agit en fait d’une sympathique attention, il nous offre deux grosses saucisses bien fumantes et bien grasses posées sur du pain. Il a dû retourner au bar, finir sa cuite et penser que nous devions avoir un petit creux. Je pose le sac à l’odeur peu ragoûtante à cette heure de la nuit sous le double toit. Mais il reste le nez pendu là. Décidément, il est gentil mais pot de colle, et puis ça caille à la fin. Lorsqu’il se décide à s’en retourner chez lui, il repasse donner de grandes accolades sonores à chacun des poneys. Rustine pète un plomb. Elle aura droit aux saucisses qui embaument la tente. Ça fait plaisir et ça débarrasse ! J’aime bien la bouffe, mais certaines heures ont leurs limites. On se rendort enfin, priant pour que l’alcool ait eu raison de lui.
Au lever du jour, notre cher Sano s’est mis sur son trente et un, avec un beau blouson sky et des lunettes à l’étiquette encore collée sur les verres. La gueule enfarinée, il ne brame plus comme hier et a l’air penaud. Il a perdu de ses couleurs. Un bon gars finalement, qui nous fait même de la peine. Nous imaginons sa triste vie dans cette ferme délabrée avec pour fidèle compagnon son reflet dans un verre de gnole. Quelle que soit son histoire, je ne pense pas qu’il mérite de finir comme cela. C’est un homme bon, il n’y a pas de doutes là-dessus.

A pieds, a sabots, a pattes...
La bonne nouvelle qui soulage grandement après cinq cents kilomètres exclusivement à pied est que Vasco est totalement guéri. Cela a pris un temps incroyable et usé les godasses, mais le résultat est là. La cicatrisation chez les chevaux à contrario des chiens est extrêmement longue. Le diagnostic est vraiment positif. Vasco a repris le travail de portage progressivement une fois que nous étions sûrs que le muscle était solidement consolidé. D’abord les mallettes de selle, puis poids du cavalier une demi-heure par jour, puis une heure, deux heures, etc…Enfin je peux le remonter ou le rebâter. Un plaisir de chevaucher à nouveau après deux mois de convalescence. Le voyage à cheval à pied c’est bien, à cheval c’est mieux ! On commençait même à se demander si ce n’était pas Kali, tête pensante cachée du groupe et partisane du moindre effort, qui n’aurait pas soudoyé voire obligé Vasco à simuler ce mal pour gratter du repos… ou peut-être encore un coup des américains !

Ferme sur le plateau de Logatec.
En matière de carte nous avons été plus gâtés ici qu’en Italie. Une librairie d’Idrija a fait notre bonheur grâce à un petit atlas au 1/100 000e assez précis. Une petite perle bien que le relevé cartographique ait l’air de dater d’une dizaine d’années. S’ajoute à cela qu’une piste forestière ne ressemble à rien de plus qu’à une autre piste forestière. Nous avions choisi de couper par une région inhabitée après Logatec. Un randonneur nous interpelle et s’avère pratiquer un français remarquable. Une demi-heure passe à discuter. Thomas nous convainc de ne pas nous aventurer dans la forêt de Menisija où même les habitués se perdent. Notre soi-disant raccourci reste une zone vierge où des pistes ouvertes par les bûcherons partent dans tous les sens et ne vont pas forcément quelque part. Sans points de chute, la forêt ne fait pas de concession. Si nous ne la traversons pas d’un seul coup, nous ne trouverons pas de pâturage. J’en connais quatre qui risqueraient de nous en vouloir. Il confirme également que le territoire compte entre quatre cents et six cents ours bruns. Présents également en Croatie, ils évoluent dans ce corridor entre les monts Dinariques et les Alpes. Certains individus émigrent jusqu’en Italie, ceux qui aiment jouer avec le feu tenteront à leurs risques et périls une incursion vers l’hostile hexagone. Pour aller régulièrement en France, il dit que les Slovènes sont bien plus tolérants sur la présence de ses grands prédateurs chez eux. Bien que des pans entiers de montagne soient peu à peu abandonnés par l’homme et reconquis par les ours et les loups, les quelques dégâts occasionnés par ces espèces sont acceptés comme une loi de la nature, ce qu’entre nous ils sont réellement d’ailleurs.

Andreja, Ivan et Stanislas
Ce que nous, voyageurs au grand appétit, nous prédatons, ce sont les boulangeries. Ce dimanche, la providence en ouvre une sur notre route. On fourre le plus possible dans les mallettes et, à peine en selle, on grignote déjà. Les « burek » sont nos alliés. Pâtisseries balkaniques salées fourrées au fromage frais, aux épinards ou à la viande, bien grasses, elles sont frites au four ou à la poêle. Rien que dans le terme on peut entendre que le burek, ça bourre. Nous les dégustons goulûment dans une clairière profitant d’un rayon de soleil pendant que les chevaux se remplissent eux aussi la panse. Stanislas et sa fille viennent nous trouver pour bavarder et demander si nous n’avons pas besoin de quoi que ce soit. Il paraît connaître le monde du cheval et il faut justement que nous nous mettions en quête de fers. Il nous invite alors à rejoindre la maison de ses amis qui possèdent deux équidés à Cerknica. Nous arrivons deux heures plus tard chez Andreja et Ivan qui nous réservent un accueil plus qu’amical. Stanislas est bien sûr déjà sur place. Les chevaux profitent d’un superbe pré clôturé et échangent leurs impressions slovènes avec les deux autochtones. À la tombée de la nuit, un feu est allumé, des sièges installés, les saucisses misent à griller et les bouteilles d’alcool ouvertes. Igor le propriétaire d’un des deux chevaux arrive, suivi de Marco et sa femme. Même Matthias le patron du magasin de vente des fers est de la partie.Ensemble, ils ont créé une association traditionaliste de reconstitution historique à cheval, « Lovrenc, Drustvo ljubitejev navare, konj in tracicije ». C’est avec grande fierté qu’ils nous montrent leurs photos de défilés mais surtout deux publicités Quick tournées en Slovénie (4) pour lesquelles les réalisateurs français avaient besoin de main d’œuvre peu chère et équipée. Cette troupe a accepté de tenter l’aventure. Ce fut deux jours de tournage pour quelques secondes de réclame et une expérience amusante concluent-ils. Nous ne sommes pas non plus les premiers voyageurs à mettre les pieds ici. Drôle de hasard, la française Magalie Pavin y a fait étape en 2002 avec son étalon et sa mule alors qu’elle se dirigeait vers la Turquie et l’orient. Ils se rappellent bien d’elle, le froid commençait à la rattraper. Ils racontent qu’ils ont formé une chaîne pour tenter de lui trouver une escale chaque jour, chaque ami essayait de contacter une connaissance plus en avant sur sa route. Ce soir nous dormons d’ailleurs au chaud, dans la serre et les box des chevaux. Héritage du communisme, la Yougoslavie avait réquisitionné ces terres aux riches exploitants agricoles. Elles sont depuis restées la propriété de l’état qui les loue aujourd’hui à Andreja. Dans ces serres, elle fait pousser des légumes bio et les vend en direct. À côté de ça, chaque famille paraît posséder son lopin de terre et de forêt. Un patrimoine qui se transmet des parents aux enfants. Tout est alors divisé au nombre d’héritiers, allant parfois jusqu’à devenir de ridicules parcelles. Il faut alors réussir à se mettre d’accord avec les voisins pour tenter de rassembler ses terres. «  Ce n’est pas facile, raconte Andreja, car les gens sont méfiants et pensent toujours que leurs terres valent mieux que celles du voisin. Ils pensent jalousement qu’on veut les arnaquer lors de ces arrangements. » Ils ne nous parlent que peu de ce qu’était la Yougoslavie. Une histoire pour nous mal connue, qui dégage un sens tragique devant les monuments aux morts à l’étoile rouge, ou encore ces statues de femmes révolutionnaires fusil ou grenade à la main, soutenant, épaulant ou semblant danser avec des hommes dans un bal macabre. 
Chagrin de guerre.
Sur quelques murs de maisons au vieux crépi usé on a parfois pu observer des inscriptions à la peinture rouge assimilant le terme « jougoslvavija » mais dont le sens nous échappait totalement.
Le sujet de l’ours revient sur la table. Nous sommes fascinés par la présence de cet animal et cherchons à en savoir plus. Régulièrement des promeneurs en aperçoivent sur la montagne au pied de laquelle nous nous trouvons. Les agressions sont pour ainsi dire inexistantes.  « C’est un paisible animal, assure Stanislas, il ne faut juste pas avoir la malchance  de se trouver entre la mère et ses petits. » Pourtant, ils se rendent tout comme le font les renards de plus en plus près des habitations pour tenter de trouver à manger, attirés par les poubelles. Pour nos hôtes c’est une des principales conséquences des normes sanitaires européennes. Auparavant après avoir abattu et dépecé des animaux, les habitants allaient loin dans la forêt y jeter les abats et autres restes. Les ours et différents charognards y trouvaient leur compte, mais cette pratique est désormais interdite.

Jure et un de ses quarter horse.
Ayant bien conscience que même s’il n’y a pas de clôtures, une parcelle d’herbe appartient toujours à quelqu’un. Dès que nous avons la possibilité de nous enquérir d’une permission aux maisons environnantes, il faut le faire même si nous n’obtenons pas celle que nous pensons être le mieux pour nos gros. Par chance, Jure qui entraîne ses chevaux de reining accepte aussitôt. Un jeune fasciné par l’équitation western et qui en a fait son gagne-pain (5). Il ne faut pas traîner dans cette plaine dégagée car le mauvais temps arrive. L’ombre des nuages de plus en plus noirs courent entre la pleine lune et le plateau. Le lendemain, le vent pousse les nuages trop fort pour qu’ils puissent déverser leur contenance sur nos têtes. Quelques gouttes nous font régulièrement lever les sourcils, regarder au loin, fermer le col et la capuche, s’enquérir d’un prochain point de chute sur la carte. Mais non ce ne sera pas encore pour cette fois. 
A Logarji personne ne parle d’autre langue que le slovène à notre arrivée. Aussi bien nous arrivons à nous faire comprendre par les quelques mots maintenant acquits et discutons façon petit nègre : « Dober dan, potovanje konj in pes, Francuski. Kampiranje za eno noc. kamp da konj, trava in voda… » (6) Alors que nous prenons nos quartiers dans le champ, deux jeunes filles de familles différentes viennent toutes deux discuter en anglais et nous proposer une douche. Cela fait quelques jours que nous en avons grandement besoin, le froid ne permet plus de jouer les cro-magnons dans les rivières. Au cœur de plateaux enchanteurs peuplés de pins au pied desquels s’écoulent d’attrayants ruisseaux d’eau claire, de petits verres sont mis à disposition des promeneurs pour puiser et boire l’eau de source. Un lieu idyllique par grand beau, à apprécier avec un bon blouson aujourd’hui. Nous n’aimons pas rentrer chez les gens de la sorte juste pour profiter d’une douche sans forcément passer de temps avec eux. Nous ne voulons surtout pas nous imposer, mais là, l’eau chaude est élevée au rang de bienfaitrice et nos hôtes remerciés avec ferveur.

Trebca Vas dans la brume.
Un sentier européen balisé E7 devenant ensuite E6 emprunte des pistes carrossables et permet de se repérer dans la forêt lorsque nous sommes embêtés comme une poule avec un cure-dent devant un carrefour de pistes forestières. Nous devrions pouvoir rallier Zuzemberk sans trop d’encombre. La forêt semble sauvage, les immenses pins habillés de leurs aiguilles intemporelles protègent du crachin qui s’escrime à nous humidifier, profitant que les feuillus soient déplumés. De grosses roches éparpillées en vrac sur les feuilles brunes sont recouvertes de mousse verte, ajoutant un petit côté chaotique à ces sous-bois. C’est le décor parfait pour dissimuler la caverne d’une famille d’ours. Avec le raffut que font les sabots et les chiennes qui fouinent partout à grande vitesse, ces derniers ont le temps de nous entendre arriver et de faire le détour. Tellement concentrés à scruter les amas de pierres que nous réussissons à nous égarer, par chance cette fois-ci. Nous atterrissons dans une jolie clairière à l’herbe encore bien tendre pour la saison avec en son milieu, un mignon et providentiel refuge. À tout hasard nous y jetons un œil, sûrement un lieu de rendez-vous de chasseurs, grand ouvert, qui a malheureusement été visité par le passé et vandalisé. Des lits sont encore à disposition, nous dénichons un puits d’eau de pluie, un abris pour y faire le feu, cuisiner, se réchauffer et… incroyable mais vrai : un bout de rail de chemin de fer qui fera une enclume parfaite pour ferrer les antérieurs de Nanouk et les postérieurs de Nakai. En effet, le métal des fers italiens était trop doux et ils ont été usés trop rapidement selon les différentes poses de pieds. Nanouk a cassé son fer en deux aujourd’hui même. Que demander de mieux alors que la tourmente s’approche ? Cette coïncidence paraît vraiment farfelue. Il pleut ensuite pendant trois jours. Les gouttes martèlent le toit du refuge que nous gratifions bien au chaud dans nos duvets. Les poneys sont à la longue corde et en liberté à tour de rôle la journée, pensant plus à se goinfrer qu’au déluge. Le deuxième jour, les vivres viennent à manquer. C’est l’occasion de se défouler. Le prochain village est à sept kilomètres, soit une heure et demi de marche. Ce sera vingt-cinq minutes avec Nakai à toute berzingue, trempés jusqu’aux os au retour malgré l’imper mais avec de quoi faire sécher les affaires à l’arrivée ce qui ne serait pas le cas lors d’une étape ordinaire.
En quittant cet endroit, nous clouons les vieux fers aux poutres et portes pour lui porter chance. Le brouillard se lève et la pluie semble cesser de menacer. Nous hallucinons encore sur notre bonne fortune qui nous a évité la déprime humide. A Zuzemberk, la rivière Krka est sortie de son lit et ses courants devenus tumultueux. Sur les hauteurs face à l’imposant château gardien de la cité, André offre son pré avec grand plaisir, fourni du bois pour le feu et du jus de pomme de sa production pour le regarder brûler sous un ciel enfin étoilé.

Les troupeaux de chevaux sont de plus en plus nombreux dans la région, de belles bêtes bien robustes, de la stature de poneys demi-traits. Leur physique en ferait sûrement de bons poneys de randonnée. C’est chez Urska à Brezoca Reber que nous apprenons le but véritable de cet élevage. Elle-même passionnée d’équitation, elle possède avec son mari un beau cheptel qu’elle destine pourtant à l’abattoir. En plus des vaches, un gagne-pain qui a du mal à se marier avec l’amour et la relation étroite que peut avoir un cavalier avec sa monture. « Je les touche peu et m’attache à eux le moins possible, c’est trop dur sinon. » 
Urska et sa smala.
Elle-même randonne à cheval, et le plus contradictoire est que sa fille Tamara accomplit des choses époustouflantes avec son poney Welsh. Une vraie petite indienne. Elle lui demande d’exécuter plein de tours amusants, comme se coucher sur commande, s’allonge sur lui au milieu de la foule, le fait s’asseoir en lisant le journal, révérence… et bien d’autres encore. Une belle et étroite relation. Cette enfant de douze ans passe sa vie avec son poney. Le mari est issu de famille de paysan. Il sait se détacher de ses bêtes pour en vivre.
Encore un drôle de hasard, Magalie Pavin est aussi passé dans cette demeure. Sûrement comme nous elle a dormi à l’abri, dans cette grande maison qui sert de chambre d’amis. Urska nous raconte la même histoire qu’Andreja à propos de sa traversée en Slovénie. Jusqu’à la frontière hongroie, l’aventurière n’aurait presque jamais dormi dehors. Mais suite à l’anecdote qui s’ensuit, je préfère tout compte fait roupiller sous la toile de tente et avoir un œil sur nos équipiers à poils. Un ours a récemment pris pour cible alors qu’il maraudait les poubelles, la jument d’un de ses amis. La poulinière s’en est sortie de justesse mais avec de sévères cicatrices en protégeant son poulain. Une griffe d’ours n’a pas trop l’air de chatouiller. Au refuge de Sentrumar, nous rapprochions nos poilus au plus près pour être réveillé en cas de grabuge. Jusqu’ici nous pensions que cela devait plus se révéler d’une paranoïa. Maintenant nous savons qu’il n’en est rien, même si cela arrive rarement.

Branco
C’est notre dernière journée de voyage aujourd’hui, du moins pour un cours laps de temps. Nanouk a l’air de le sentir et n’a jamais marché aussi vite. Nous terminons notre étape au centre équestre de Ceska Vas, non loin de la grande ville de Novo Mesto. Urska a appelé les responsables pour prévenir de notre arrivée. Nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de kilomètres de la frontière Croate. L’hiver approche à grands pas. Dans ce pays de montagnes, la neige tombe dru et le mercure aime à fricoter avec les négatifs. Nous avons alors eu l’idée d’organiser une contre expédition. Un retour aux sources hivernal. Un certain nombre de choses à régler nous appelle en France. Cela va nous permettre après un an de voyage de reposer comme il se doit notre équipe à quatre pattes. Clio s’est évertuée à trouver la solution logistique la moins coûteuse. Pour cela Alban a été notre bras droit. Il a été acheter pour nous un camion à chevaux avec son frère Johan dans le Finistère breton. Un Mercedes 813 quelque peu vétuste mais robuste. Ce jeune fou nomade a installé un poste de musique, fait sauté son chien dans la cabine et mis le moteur en route pour ne plus s’arrêter avant de nous avoir rejoint à Novo Mesto. 
Notre carrosse, clé d'un repos mérité.
A son arrivée, nous avions déjà créé d’agréables liens avec la petite troupe du poney club. Tout le monde y parle anglais, italien ou même français et prend bien soin de nous et des animaux. Nanouk et Kali ont chacun droit en souvenir à un beau collier et licol tressés par Anja. Les moniteurs Tanija et Jure qui jouaient tout d’abord les timides finissent par délier leur langue et se dépatouiller grâce à quelques réminiscences scolaires de langue britannique. Chaque jour passé là-bas, ce sont aussi d’inoubliables soirées à refaire le monde en compagnie de Daria, Diona et Polona. Elles aiment faire déguster leurs liqueurs maisons aux herbes des montagnes. Branco, le maître des lieux est un sacré personnage, attachant et aimant. Lorsqu’il en trouve l’occasion, comme au petit-déjeuner, il nous propose avec sa mine espiègle et enjouée « schnaps ? » Ça réchauffe, et pas que les cœurs par ce grand froid. Il ne nous fait payer que le strict minimum pour couvrir les frais de foin des chevaux et nous propose de garer le camion en gardiennage ici l’année prochaine lorsque nous reviendrons. En avril, à la fonte des neiges, nous ferons chemin inverse et débarquerons en ce même point pour reprendre et terminer notre voyage vers la côte Bulgare de la mer Noire.
Diona, Daria, Tanja et Alban.
Mi-novembre. Le départ n’est pas triste et nostalgique comme la fin amère d’une expédition. Nous savons que ce n’est qu’une pause et cela nous permettra de repartir avec le plein d’énergie, chose valable pour chaque membre de la tribu. Alban, notre capitaine de bord est le premier des copains que nous retrouverons cet hiver. Le retour par la route que nous avons tant maudite toute cette année durant se fait en trois jours. Le camion est confortable pour les chevaux. Ils s’étaient pourtant laissé pousser un pelage fourni en prévision d’un hiver d’Est plus rude que ce qu’ils ont connu, ils vont finalement prendre un repos bien mérité sous la douce humidité bretonne…
La Slovénie nous laisse un souvenir fort et imputrescible d’une terre d’accueil où il fait bon de déambuler à cheval. La nature, belle et sauvage, « lepa in divja »,  s’y prête. Le regard se porte volontiers à l’horizon, incitant à s’aventurer où bon nous semblera, à marcher, prendre du bon temps tout comme braver les éléments…


Rustine et Kali en Slovénie !


(1)    Bonne nuit
(2)    Bonne nuit, merci beaucoup.
(3)    Non, non, merci.
(4)    Association Laurence, Amoureux de la nature, chevaux et tradition. www.drustvo-lovrenc.si
Vidéos sur youtube : « Quick France – Extra burger bacon » et « Quick France – Extra burger cheese.
(6)    Bonjour, voyage cheval et chien, Français. Camper pour une nuit. Champ pour chevaux, eau et herbe…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire