Le
soleil a du mal a se frayer une place entre les épais nuages gris.
Le vent souffle, les feuilles jaunies dégringolent des arbres. Ça sent l'automne. Je crois qu'on s'est encore trompé dans la saison. A
croire que c'est à notre habitude de tout faire à l'envers. Nous
allons cheminer plein sud, toujours dans l'espoir d'un temps plus
clément, mais sans jamais pouvoir aller plus vite que la musique.
Le
tonton Paulo, Daphnée et Ben sont là pour le dernier au revoir en ce lundi 21 octobre 2013.
Nous saluons les amis et franchissons le panneau Guilliers sur
les coups de quinze heures. Il fera nuit à dix-neuf heures mais il
faut bien se décider à partir à un moment ou un autre. C'est
étrange comme sensation de partir de ce village à cheval. On a pas
l'impression de s'en aller pour de bon, mais plutôt de commencer une
petite randonnée. Tous les chemins alentours nous sont familiers, et
pourtant nous ne pensons pas revenir les fouler avant deux bonnes
années.
Sur
la piste cyclable de Ploërmel nous nous faisons prendre en embuscade
par les Fourniers et les Brandehos, des petits plaisantins qui ont
trafiqué un panneau kilométrique du Caucase. Clio a drôlement le
cafard de quitter nos assaillants sortis tout droit des fourrés. Peu
à peu on prend conscience du grand départ même si on sait qu'on ne
se débarrassera pas si facilement des Brandehos ! La première étape
se fait chez Chloé et Yo à côté de la Chapelle-Caro. Charlotte et
JC sont au rendez-vous pour l'apéro. Au moins on ne se dépayse pas
trop vite...
![]() |
Adieux guillierois. |
Lorsque
nous devons emprunter un peu de bitume sous les averses bretonnes, on
s'aperçois vite que la machine a remplacé l'animal depuis bien
longtemps. Automobilistes, conducteurs de camions et même paysans à
bord de tracteurs ont oubliés que les animaux peuvent être apeurés
et imprévisibles. Ils nous frôlent sans même ralentir d'un yota,
faisant fi de nos signes de ralentir. Nakaï et Vasco ont encore la
peur au ventre à la vue des gros engins. Ils s’affolent et trottent en crabe au travers de la route sans que cela indispose le moins du
monde les chauffards.
La famille Gauchet. |
Prochain objectif, la famille Gauchet à Carentoir qui font partie avec Marianne de nos mentors de la randonnée à cheval. Le temps passé en leur compagnie n'est toujours que du bonheur. Délicieux repas arrosés de bonne humeur, cueillette et pressage de pommes, balades équestres, pêche à la main dans la rivière. Nous profitons également de cet arrêt et de la proximité d'Anne, sellière drôlement compréhensive et patiente à notre égard, pour quelques améliorations des tapis et mallettes.
Rodage
et escapades.
Calins d'un matin. |
Dessines-moi un cheval voyageur... |
Invitation au café chez Jean-Paul et Josette. |
Malgré
ces deux petits coups de mou, le baromètre du groupe est au beau
fixe, à tel point qu'on les entend galoper la nuit à côté de la
tente lorsque nous sommes dans des prairies clôturées. Ils jouent
sans cesse pendant les journées de repos, balançant des coups de
culs dans tous les sens. L'homogénéité du groupe est en train de
se faire, chacun trouve sa place. Oro qui a passé cinq années tout
seul refuse se s'éloigner à plus quelques mètres de Nanouk. Les
Brandehos aussi ont l'instinct grégaire. Nous ne sommes encore que
dans le Pays Nantais qu'ils prennent déjà des vacances pour nous
rendre visite !
Un
p'tit bout d'Loire.
On y était ! |
Nous
laissons le canal de Nantes à Brest derrière nous, ses écluses,
ses pommes et ses châtaignes glanées le long du halage... la pluie
elle nous suit toujours. Je crois que nous n'avons pas encore plié
la tente sèche une seule fois, elle commence à sentir le moisi.
Mais il reste une lueur d'espoir, la légende du sud Loire, cet
obstacle topographique nous fait miroiter un temps plus sec. Chez
Cédric au bord du dernier fleuve sauvage d'Europe, nous sommes
invités à boire l'apéro. Élagueur et passionné de chevaux au
tempérament calme, il a allié les deux pour se mettre à faire du
débardage avec sa jument de trait. Il nous dit que de nombreux
passionnés essayent de réintégrer le cheval de travail dans notre
société, autant dans le ramassage scolaire, que dans les vignes, ou
le bûcheronnage en forêt et en ville. En repartant de chez lui, nous
longeons la ligne TGV en nous disant que le progrès va plus vite que
la mode rétro. Deux trains lancés à pleine vitesse toutes les dix
minutes à moins de cinq mètres de nous, la rive abrupte de la Loire
de l'autre côté, il y a de quoi impressionner ces poneys qui
partent découvrir le monde. Délaissant la piste au profit de
l'asphalte nous faisons un grand détour.
Un fer tordu plus un ferrage complet et la visite de nos amis Yann et Lorraine plus tard, nous nous apprêtons à traverser la jungle urbaine. La rive du bord de Loire et son sentier ont été emportés par les flots. Deux options s'offrent à nous. Traverser Ancenis par le centre ou dévier par la rocade et ses semi-remorques tonitruants. Entre-deux ce sont les marais. Plouf-plouf, un, deux, trois... par le centre ! Le ciel est complètement percé et détrempe notre caravane. Battant le pavé en plein marché sous les yeux ébahis des badauds nous nous sentons comme des indiens dans la ville. Un chien ouvre la marche et l'autre la ferme, et voici que Nanouk a peur des parapluies. Chacun son truc, Nakaï et Vasco se sont les semi-remorques, et Oro se sont les vaches. Une chance, pas de ruminants à l'horizon sinon ce serait la débandade ! Par contre à la sortie de la ville s'étend la zone industrielle. Nous finissons par sortir de nos gonds, on mangerait facilement un chauffeur de camion. Arrivés au nord des marais tout le monde reprend son souffle. La petite touche sadique du moment, Vasco vient de déferrer le postérieur de Nakaï dans l'agitation.
Juste au moment ou je
m'évertue à remettre le fer sous les dernières gouttes d'une
averse, un voisin débarque pour nous demander si nous avons besoin
de quelque chose. On dirait que notre bonne étoile se réveille.
S'ensuit une invitation à boire le café, une place pour les
chevaux, l'observatoire ornithologique prêté par la mairie pour
nous servir d'abri, une douche chaude, un délicieux repas, et par
dessus tout, une excellente soirée, chaleureuse et revigorante avec
nos hôtes Gérald, Valérie et leur petit Alexis ! Je crois que
c'est le propre des voyages, le bon efface le mauvais, c'est cela qui
redonne de la force et permet de rebondir.. Nous repartons avec des
étoiles plein la tête, le cœur gonflé d'optimisme. On en avait
bien besoin !
Un fer tordu plus un ferrage complet et la visite de nos amis Yann et Lorraine plus tard, nous nous apprêtons à traverser la jungle urbaine. La rive du bord de Loire et son sentier ont été emportés par les flots. Deux options s'offrent à nous. Traverser Ancenis par le centre ou dévier par la rocade et ses semi-remorques tonitruants. Entre-deux ce sont les marais. Plouf-plouf, un, deux, trois... par le centre ! Le ciel est complètement percé et détrempe notre caravane. Battant le pavé en plein marché sous les yeux ébahis des badauds nous nous sentons comme des indiens dans la ville. Un chien ouvre la marche et l'autre la ferme, et voici que Nanouk a peur des parapluies. Chacun son truc, Nakaï et Vasco se sont les semi-remorques, et Oro se sont les vaches. Une chance, pas de ruminants à l'horizon sinon ce serait la débandade ! Par contre à la sortie de la ville s'étend la zone industrielle. Nous finissons par sortir de nos gonds, on mangerait facilement un chauffeur de camion. Arrivés au nord des marais tout le monde reprend son souffle. La petite touche sadique du moment, Vasco vient de déferrer le postérieur de Nakaï dans l'agitation.
Le réconfort de la traversée d'Ancenis.
|
Passage de l'autre côté... |
A
Fresnes-sur-Loire, Romuald et Jo nous offrent le champ paradisiaque
que nous lorgnions avec de l'herbe à foison pour une journée de
repos. Charlotte et JC sont au rendez-vous pour une drôle de soirée
et un savoureux barbecue. Une côte de bœuf , il n'y a que ca de
vrai ! Le soleil daigne enfin pointer le bout de sont nez. La
traversée tant redoutée de la Loire va s'avérer plus facile que
prévue par le pont d'Ingrandes. Non seulement la circulation des
camions est interdite ce dimanche, mais également sur le pont.
Nous
traversons au milieu de la chaussée malgré quelques automobilistes
pressés, chantonnant aux oreilles de nos montures pour couvrir la résonance de leurs seize sabots sur la structure.
Sur les traces du GR. |
randonnée (GR). Nous avons des cartes au 1/100 000e peu détaillées mais qui comprennent au moins les principaux chemins carrossables et les tracés GR. Ils seront donc notre principale
référence pour traverser la France. L'idéal serait une cartographie au 1/25 000e mais il nous faudrait un autre cheval pour transporter les cartes.
On
prend de la bouteille dans les coteaux.
Vignes les pieds dans l'eau. |
L'herbe
détrempée ne ménage pas le transit de Nanouk et Oro, d'autant que
ce dernier a principalement été nourri au foin ces dernières
années. Nous nous mettons régulièrement en quête de fibres sèches
chez les paysans. A Brigné, Jean-Noël Daba nous pose carrément une
balle entière. Nous n'en demandions pas tant ! Il me raconte
l'histoire peu banale d'une connaissance, Hadrien Rabouin qui s'est
mis en tête de faire le tour de France avec sa vache Camomille.
Pendant que nos chaussures essayent de sécher sur sa chaudière,
Lulu et Mirza passent ravitailler Clio en ragots. C'est dingue ce que ça peut causer les nénettes !
Nakaï au petit-déjeuner. |
Les
matins sont de plus en plus nombreux à être gelés lorsqu'il ne
pleut pas. Les orteils de Clio voient naître des engelures. Ma mère,
mon oncle et ma tante nous ravitaillent en chaussettes laineuses et
nous apportent les couvertures militaires pour remplacer les tapis de
selle en feutre. Elles feront double usage, avec quatre couvertures
il y a de quoi en mettre une en-dessous et une au-dessus du duvet,
comme de vrais gauchos.
Nous
arrivons bientôt à Thouars essentiellement par d'agréables
chemins. Heureusement car certains fers montrent des signes de
fatigue. La fainéantise des chevaux met parfois notre patience à
bout, lorsqu'il s'agit de les faire marcher sur les bas-côtés, ils
tirent de l'autre côté préférant traîner les sabots sur
l'asphalte abrasif que
de les lever dans l'herbe. En ce qui concerne
le cheval de bât, nous nous creusons pour trouver des stratagèmes
afin de l'y obliger du bout de la longe.
Usure quelque peu prononcée. |
Vasco
et Nakaï ont beaucoup appris, tracteurs et semi-remorques ne les
impressionnent quasiment plus. Oro affronte fièrement les troupeaux
de vaches, ayant presque l'air de gonfler le torse en passant à leur
barbe. Passerelles, ponts, tunnels et gués sont maintenant des
formalités.
Petit
Prince, le retour.
A
la ferme western de Luguet, quelle n'est pas la tête de Pascal,
Christine et Mélanie lorsque nous débarquons chez eux tous les huit
à la tombée de la nuit. Entrée fracassante. Les chiennes se
battent avec celles de la maison. « Mais qu'est ce que c'est que ce
foutu bordel ! » se demande Pascal. La surprise est réussie
lorsqu'ils voient Nakaï, anciennement Petit Prince que je leur ai
acheté au mois de Mai. Ni une ni deux, ils prêtent un paddock pour
les chevaux et nous élisons domicile dans le club house. Fred dont
Petit Prince était le chouchou rapplique aussitôt. Nous aidons à
s'occuper de leurs chevaux, Christine nous mijote de délicieux
petits plats assistée par son super robot, et Pascal offre les
céréales pour les canassons. Nous y trouvons une formidable
hospitalité et de la bonne humeur, propice au repos de l'équipe et
au ferrage d'Oro et Nanouk. Daphnée et Ben qui ont fait toute la
route depuis leur Bretagne pour venir passer quelques heures d'amitié
avec nous en ont profité pour nous réapprovisionner en fers. Encore
une fois nous repartons galvanisés par le contact humain, tout le
monde a fait le plein d'énergie, Nakaï et Oro carburent comme des
fous. Comme d'ordinaire, ce sont les deux plus vieux qui ont une de
ces pêche, les kilomètres parcourus ne sont pas les même que
lorsque nos deux petits jeunes mènent la danse ! Les étapes avoisinent maintenant les vingt kilomètres, mais les journées sont
si courtes en cette fin du mois de Novembre.
Horse Land Valley à Luguet. |
Les
rayons promis.
Encore
un matin ou la grasse matinée se prolonge à cause de la pluie.
Lorsque celle-ci s'arrête nous sellons les poneys en leur laissant
le maximum de liberté, résultat c'est une perte de temps à leur
courir après pour les empêcher d'embêter ceux qui sont attachés,
de manger des sapins qui ressemblent dangereusement à de l'if, de
venir gratter les boudins à grains, et j'en passe... Ça suffit, tout
le monde à l'attache ! Enfin nous partons tout en restant méfiants,
les yeux rivés sur les nuages d'averses qui menacent de venir vers
nous. Il nous faudra ressortir les ponchos, bâches de selles et de
bâts avant de trouver refuge dans le hangar de Régis à la
Roussière, non loin de Poitiers. C'est alors incrédules que nous
assistons à la première averse de neige de la saison. Le « sud
Loire » ne serait donc qu'un mythe ? Pas tant que ça car il ne
s'agit que d'une fausse alerte, le soleil fait son apparition dès le
lendemain sur un ciel d'un bleu immaculé. Les gelées nocturnes
suivies de journées fraîches mais ensoleillées seront dorénavant
notre quotidien jusqu'à Périgueux. Le froid sec est mille fois
préférable à l'humidité. Il suffit de prendre son petit déjeuner
en
dansant autour de la tente pour se réchauffer les orteils. Les
paysages prennent ensuite plus de dimension et nous avançons le cœur
léger, prenant le temps. Le GR de pays nous fait passer par de
magnifiques petites vallées bocagères sillonnées de charmantes
rivières, peuplées de belles maisonnettes en pierres et aux toits de
tuiles rouges. Ici les Saanen, coquettes biquettes blanches
fournissent la matière première au chabichou, trésor fromager du
terroir poitevin. Le soleil couchant illumine et redore les
feuillages des chemins au cœur des bois. Deux magnifiques Merens
complètent le tableau enchanteur en galopant vers nous en
contre-haut et à contre-jour, dressant leur imposantes statures au
dessus du sentier et ses couleurs automnières.
Gelées matinales. |
Sans
carte ni lois.
Depuis
un moment nous suivons aveuglément le balisage du GR 655 car il nous
manque une jonction entre deux cartes, si bien que nous déambulons
dans Melle, faisons le tour complet du centre ville et de ses trois
églises qui ont un certain cachet. Tel les remparts protégeant la
cité autrefois, la rocade se dresse devant nous. Pour la traverser,
nous n'avons d'autres choix que de passer dans un immense tunnel
plongé dans l'obscurité emprunté par la rivière. Le sol bitumé
est trop glissant dans l'eau, un étroit trottoir en béton sans
rambarde permet de longer l'eau un mètre cinquante plus haut. Nous
débâtons et faisons passer prudemment les chevaux un à un sous la
voûte. Il faut ramener les mallettes à l'autre bout, elles pèsent
un âne mort, c'est plus aisé lorsque ce sont les chevaux qui les
portent ! Evidemment, une fois de l'autre côté la nuit tombe. Nous
dressons le campement sur une face nord qui ne dégèlera pas avant
le lendemain midi.
Les jourdanneau et leur grain de confiance |
Horde de voyageurs hirsutes chez Jean-Louis. |
Pour
une poignée de céréales...
Un
avantage du voyage en France finalement c'est que l'on voit des
copains tout au long de la route, un peu plus loin c'est
Sylvain,,Gaëlla, Azaad et Coco, ou encore François, sans oublier
Piou-Piou et Mathilde. Nous pourrions même dire que nous sommes
sponsorisés par les copains. Lorsque nous leur demandons de ramener
quelques courses de Babylon ou des céréales pour les chevaux, ils
refusent que nous les dédommagions.
Une fois de plus nous sommes à
la recherche de céréales, à Saint-Jean-la-plaine nous atterrissons
à la ferme de Christiane Parthenay pour en acheter, mais elle et sa
fille Mégane, toutes deux passionnées du milieux équestre,
décident de nous offrir 40kg d'orge aplati et de maïs concassé.
Autre petite attention à Saint-Fraigne, nous croisons Louis et
Isabelle en balade avec toute leur famille. Ils nous invitent à
prendre une douche. Nous l'acceptons car cela fait un moment que nous
ne sommes pas passés par cette case, Céline me le fait d'ailleurs
remarquer une fois à l'intérieur. Et bien oui il y a aussi les
odeurs qui se cachent derrières les photos de voyage. Au
début je faisait le cro-magnon en me lavant avec l'eau de la Loire,
mais maintenant il fait vraiment trop froid et nous gardons jour et
nuit les damarts, comme une deuxième peau sous nos vêtements à la
façon des cow-boys.
Fournisseurs officiels de céréales |
A
Mouton, nous prospectons comme chaque jour à la recherche d'un
endroit pour bivouaquer, avec de préférence un grand pré clôturé
pour nos animaux. M. Ravault nous prête le pré, Jackie Jandro
l'endroit pour bivouaquer et notre ange gardien du moment, Sylvie
Déré toute remplie de gentillesse nous amène carrément un panier
regorgeant de succulents mets faits maison. A déguster sans
modération au coin de feu sous une voûte céleste étoilée.
Périgord
Vert.
Cela
fait déjà un moment que nous cheminons à travers une majorité de
forêts. Aucun véhicules, par contre le dimanche, plus encore que
les autres jours, est synonyme de chasse. A l'écoute des tirs et à
la vue des panneaux, des parkings de chasse complets, nous chantons à
tue-tête. Rustine ouvre la marche en faisant résonner la cloche en
bronze de troupeau. Kali, de la rousseur d'un renard, est appelée à
rester au pied. Nous croisons l'un des participants à une battue au
sanglier, il se veut rassurant. Nous sommes pourtant moins confiants
quand nous voyons son collègue, un borgne, fusil à l'épaule. C'est
le boulanger de Saint-Saud Lacoussière qui me réconcilie avec cette
activité à risque en m'offrant du pâté de sanglier aux trompettes
de la mort, tiré de sa réserve personnelle !
L'entrée
dans le parc régional Périgord-Limousin est fortement marquée.
Tout est plus sauvage au cœur de ce que l'on appelle aussi le
Périgord vert, les villages anciens à l'architecture protégée,
moins de barrières autour des propriétés, les rivières aux eaux
claires, un paysage très vallonné à la végétation fournie. Les
animaux restent discrets en France. A part quelques biches et
chevreuils, des ragondins, un écureuil et une musaraigne, on ne peut
pas dire que ça pullule. Les sangliers ont pourtant l'air d'abonder
dans la région, facilement devinés par le labourage qu'ils opèrent
aux sols.
Le froid nocturne devient plus féroce encore. Il faut
repérer le versant sud où placer la tente pour avoir les premiers
rayons de soleil qui feront fondre la gelée, la tente est plus
facile à plier lorsqu'elle n'est pas toute raide. Kali la précieuse
se fait chauffer les pattes une à une, puis le dos près du foyer,
fait des petits clin d’œil. Ses mimiques nous font éclater de rire.
Rustine s'endort debout à côté. A l'aube, les chaussures mouillées
par l'herbe du soir sont dures comme la glace. Mais le jeu en vaut la
chandelle, une fois le soleil réchauffant l'atmosphère, les chevaux
et les chiens profitent de ses rayons bienfaisants. Il arrive qu'Oro
se recouche une fois sellé, accompagné de Kali.
Savoir apprécier les premiers rayons de soleil. |
Nos hôtes Agnès et Pierre-Damien |
Le voyage temporel de Chancelade. |
Dernière
étape avant une semaine de repos chez les amis. Yoann vient chercher
tout notre barda pour nous permettre les allures vives sur les quinze
kilomètres nous séparant de chez lui. Nous trottons et réalisons
nos premiers galops avec chacun deux chevaux, tout cela dans
l'obéissance et sans accrocs ! Nous arrivons tôt à Razac sur
l'Isle pour nous mettre en quête d'un lieu sûr pour nos compères à
poils. Nous rencontrons Didier Thomas, éleveur de vaches limousines
qui propose de les héberger dans un grand champ, idéal pour
décompresser et s'en mettre plein la panse.
Les Mayolos. |
...
L'inéluctable avancée sur Le-Puy-Notre-Dame. |